Vinland_contes (d30)

d30 Result

1

L'histoire du mariage de Siggeir et de Signy, fille du roi Volsung, raconte que de grands feux avaient été allumés tout le long de la halle, et que le sus-dit grand arbre était au plus près du plus vaste des foyers, ainsi que beaucoup l'ont rapporté. Dans la soirée, alors que de nombreux hôtes étaient assis auprès du feu, un homme, inconnu de tous les présents, entra dans la halle. Il fut ainsi décrit : un manteau taché l'enveloppait, et il allait pieds nus, vêtu de braies de lin serrées autour de lui jusqu'aux os. Il portait une épée à la main tandis qu'il se dirigeait vers Branstock, et un chapeau sur la tête. Immense, il semblait très âgé, et était borgne. Alors il dégaina l'épée, et la planta dans le tronc d'arbre jusqu'aux quillons ; et tous se sentirent hésitants pour saluer cet homme. Puis il prit la parole et dit : "- Celui qui retirera cette épée de ce tronc la recevra en cadeau de ma part, et trouvera en vérité que jamais il ne portât dans sa main une meilleure épée." Alors le vieil homme ressortit de la halle, et nul ne sut qui il était ni d'où il venait. _ Volsunga, III

2

Loki est beau et splendide d'apparence, mauvais de caractère, très changeant dans son comportement. Plus que les autres êtres, il possédait cette sagesse qui est appelée rouerie, ainsi que les ruses permettant d'accomplir toutes choses. Il mettait constamment les dieux dans les plus grandes difficultés, mais il les tirait souvent d'affaire à l'aide de subterfuges. _Gylfaginning, chapitre 3318

3

C’est Wiglaf qui exhorte ses compagnons à aller au secours de Beowulf : Je me rappelle le temps où nous prenions l’hydromel, quand nous promettions à notre seigneur dans la salle de la bière qui nous donna ces bracelets que nous le payerions de ces parures de guerre s’il lui arrivait un pareil besoin, qui nous a choisis dans l’armée pour cette entreprise, d’après sa volonté, nous a exhortés à la valeur et m’a donné ces trésors, qui nous tenait pour de bons guerriers de vaillants porteurs de casques, quoique notre seigneur cette prouesse voulût seul accomplir, — le gardien du peuple, parce que, plus qu’aucun homme, il a fait des actions d’éclat, des actes téméraires. _ Beowulf, chapitre 1

4

Sigurd, captif de serments déchus, découvre Brynhildr, éthérée, dans un cercle de flammes. Éveillant des amours mystérieuses, des prophéties tracées dans l'éther se dévoilent. Les ombres dansent, tissant le destin, préfigurant une trame funeste où héros et héroïnes s'entrelacent, captifs des fils du destin. Les serments rompus résonnent en échos de trahison, et les flammes de l'amour se mêlent aux feux prophétiques. La tragédie se dévoile dans chaque ligne, les destins entrelacés comme les branches d'un arbre ancien. Les échos du passé résonnent dans le présent, créant une symphonie mélancolique de destins inévitables. _ Volsunga Saga, Chapitre 14

5

A présent, tu vas choisir, puisque l'occasion t'en est offerte, Érable des armes acérées ! Parler ou te taire, le choix t'appartient : Tous malheurs sont d'avance fixés". Sigurdr dit : "Je ne m'enfuirais pas, ma fin serait-elle proche, Point ne suis né pour être couard ; Je veux mériter tous tes conseils affectueux, Aussi longtemps que je vivrai.'' _ Sigdrifumal, Edda de Snorri

6

Odin possédait le don de seconde vue, ainsi que son épouse. Et de leur prescience, il sut que son nom serait exalté dans les régions nordiques du monde, et glorifié au-delà de celui de tout autre roi. Il se prépara donc pour un voyage hors de Turquie, et fut accompagné par une multitude de personnes, des jeunes et des anciens, des hommes et des femmes. Et ils emportaient avec eux quantités de biens de grande valeur. Et où qu'ils se rendissent par les autres pays de la terre, on parla d'eux en termes glorieux, et ils furent tenus plus pour des dieux que pour des hommes. Ils n'interrompirent pas leur voyage avant d'être parvenu en ces terres du nord qu'on appelle aujourd'hui Saxe. Odin y demeura longtemps, et prit tout le royaume sous sa coupe. _ Gylfaginning, Prologue

7

Fafnir, en la trame de sa vie, tissée de cupidité et de pouvoir, métamorphose sa chair en écailles par l'avidité. Telle une ombre dévorant la lumière, il devient dragon, gardien d'un trésor maudit. Sa destinée, forgée dans le souffle du désir, s'entrelace aux échos de l'avarice. Les péripéties de sa transformation résonnent comme un écho de sa propre avidité, laissant entrevoir un destin figé dans les replis scintillants de ses écailles. Ainsi, Fafnir, autrefois homme, s'érige en une créature draconique, un maillon de la tragédie qui se déroule dans l'ombre des mythes nordiques. _ Volsunga Saga

8

De la chair d'Ymir fut façonnée la terre, Et la mer de son sang, Les montagnes, de ses os, les arbres, de ses cheveux, Et de son crâne, le ciel. Mais de ses cils, les clémentes puissances firent Midgard pour les fils des hommes ; Et de sa cervelle furent façonnés Tous les nuages menaçants. _ Gylfaginning, Chapitre 2-8

9

Après que la nuit fut venue Grendel alla visiter le haut édifice et voulut voir comment les Danois s’y étaient logés à l’issue du festin. À l’intérieur il trouva la compagnie des nobles qui se livrait au sommeil, libre de tout souci. Le démon avide fut bientôt prêt et enleva trente chevaliers au repos. Il partit ensuite, fier de son butin, pour se rendre dans sa demeure. À l’aurore du jour l’attaque de Grendel fut découverte : des clameurs et un grand bruit matinal se firent alors entendre. — Hrothgar était maintenant tout rempli de tristesse ; les soucis que lui causait le sort de ses chevaliers le tourmentait depuis que les traces de l’esprit infernal étaient apparues : cette guerre était trop terrible et trop longue. _ Beowulf, III

10

Au commencement, les dieux firent l'assemblée, Ils donnèrent des noms aux monuments célestes. Le soleil surgit, la terre surgit de la mer, Le monde fut formé, le somptueux Walhalla. Les dieux se réunirent sur la plaine d'Iðavöllr, Ils parlèrent des destinées, délibérèrent des destins. Ils trouvèrent des runes, et Blór, le dieu des échos, Grava ces secrets sur des tablettes. _ Völuspá, Edda Poétique

11

Norfi ou Narfi était le nom d'un géant qui vivait dans Jotunheim. Il avait une fille, nommée Nuit. Elle était noire et sombre comme ceux de sa race. Elle fut accordée à un homme nommé Naglfari, et ils eurent un fils, appelé Audr. Après quoi, elle fut mariée à celui qui s'appelait Annarr. Jörd était sa fille. Enfin, elle eut Aube pour époux, et il était de la race des Ases. Leur fils se nomma Jour : il était lumineux et clair comme son père. Alors Alfather réunit Nuit et Jour, et leur offrit à chacun un cheval et un char, et les envoya dans les cieux, afin qu'ils voyagent autour de la terre, se relayant toutes les demi-journées. Nuit chevauchait devant avec le cheval nommé Crinière de givre, et chaque matin, il humecte la terre avec l'écume de ses crins. Le cheval de Jour est appelé Crinière Brillante, et il illumine air et terre de ses crins. _ Gylfaginning, Chapitre 2-8

12

Alors elle dit : "Je te conseille en premier lieu D'être envers tes parents Sans opprobre ; ne tire point vengeance Des offenses qu'ils commettraient ; Tu en tireras avantage après ta mort. Je te conseille en second lieu De ne point prêter serment Que tu ne connaisses comme véridique ; Amer est le destin des briseurs de parole, Misérable est le loup de ses propres mots. _ Sigdrifumal, Edda de Snorri

13

Odin, tel l'aigle déployant ses ailes sages, Dans la demeure des géants, se faufile en hommage. Il dérobe l'hydromel, breuvage divin, S'échappant dans le ciel, un triomphe clandestin. Les géants déchus, trompés dans leur forteresse, Odin, rusé, vole la sagesse en détresse. L'or liquide de la poésie, précieux élixir, Dans son gosier glisse, secret à tenir.

14

Bragi entra dans la salle car il voulait voir si la bataille des poètes se déroulait toujours ; nous étions assis là, porteurs du destin, nous avons forgé des chants et porté le fardeau d'Ylgr (une louve). _ Skáldskaparmál, Bragi Boddason, 9e siècle

15

Sigurd répondit : "- Tu as beaucoup perdu, et tes parents ont été très mauvais ! Mais maintenant, forge une épée de tout ton art, une épée à laquelle nulle autre ne pourra être comparable. J'accomplirai avec de grandes choses, si mon cœur m'y incite, et tu obtiendras de moi que je tue ce puissant dragon." Reginn dit : "- Fais-moi confiance en cette matière. Et avec cette même épée, puisses-tu tuer Fafnir." _ Volsunga, XIV

16

Odin, le souverain des dieux nordiques, accomplit l'exploit de voler la sagesse des runes. Suspendu à l'Arbre du Monde, Yggdrasil, il sacrifie son œil pour acquérir la connaissance des runes, symboles mystiques du destin. Cet acte audacieux confère à Odin une sagesse divine, mais aussi un prix personnel, témoignant de sa soif inextinguible de savoir.

17

Alors Odin prit l'anneau, œuvre d'Andvari, dans sa main, et le posa sur le poil. Alors Loki chanta : "Assez d'or, assez d'or, Tu as une grande rançon, Et je peux garder ma tête en retour. Mais toi et tes fils, Vous êtes voués au néant, La malédiction sera pour vous." _ Volsunga, XIV

18

Grettir, l'audacieux, sillonnait les terres sauvages. Sa lame, fidèle compagne des nuits noires, déchirait l'obscurité comme un éclair de loup solitaire. Parmi les montagnes majestueuses et les rivières rugissantes, Grettir taillait sa légende, une ombre vigoureuse dans les contes du nord, où le destin tissait des épreuves comme des fils d'acier. _ Saga de Grettir le fort

19

Je suis allé chez Gunnar mon voisin, Boire la noce une semaine durant, Pour son fils et sa mariée, Elle ne fut pas riche, cette fête, Car à moins d'une lune de libations, Je dis la famille pauvre et proche de la disette, Plus on boit, plus l'on fait boire, plus fort et public est l'acte, Qu'il s'agisse d'affaires, de l'achat d'une mariée ou d'un pacte. _ Souvenir personnel

20

Heimdall, veilleur des cieux en armure d'or, Sonne le Gjallarhorn, le cor sonore. Sur l'Arbre du Monde, son regard perçoit, Le frémissement des destins, la fin qui approche.

21

« Harald, le roi au regard d'acier, chevauchait à travers les terres sauvages. Son épée, forgée dans le souffle des forges divines, luisait comme l'éclat des étoiles. Les guerriers le suivaient, une mer d'acier et de volonté. Le destin du royaume vibrait dans le galop de leurs montures, et l'ombre des batailles à venir se dessinait sur l'horizon infini. » _ Ynglingar, Saga des rois de Norvège

22

Grand détour Mène chez l'ennemi Quand bien même il habite sur la grande route; Mais pour aller chez l'ami cher, Les routes sont directes Même s'il est parti au loin. Havamal, strophe XXXIV

23

Les amis devraient s'offrir mutuellement Des armes et des vêtements, c'est ce qui se voit le mieux ; Les amitiés qui échangent des cadeaux Durent longtemps, si tel est leur destin. L'homme doit se montrer amical pour son ami, Et rendre don pour don, Et rire pour rire ; Mais duperie pour mensonge. On peut se montrer amical envers son ami, Et les amis de son ami ; Mais nul ne doit jamais s'allier Aux amis de son ennemi. _ Les Dits du Très-Haut, Edda de Snorri

24

Sigurd, le vaillant fils de Sigmund, s'engagea dans la forge ardente où l'art du nain Regin prenait vie. Les flammes dansaient, léchant le métal avec une faim insatiable. Regin, le forgeron habile, murmura des incantations anciennes, invoquant des forces mystiques. Sigurd, muscles tendus, tenait le marteau avec une détermination farouche. Sous le coup résonnant, l'éclat du métal naquit, façonnant l'épée légendaire, Gram. La lame étincelante, forgée dans le feu de la destinée, vibrait d'une puissance héritée des anciens dieux. Ainsi naquit l'outil de la gloire, destiné à trancher le destin même du redoutable dragon Fafnir. _ Volsunga

25

Heimdall, né des vagues, joyau du ciel éthéré, Neuf déesses créent, dans l'onde sacrée. Émergeant des flots, l'aube de sa destinée, Ses sens divins, le cosmos a salué.

26

Thor, forgeur de tempêtes, brandit Mjöllnir, Tonnerre rugissant, l'arme foudroyante, ouragan de guerre. Au sommet du ciel, le Roi du Marteau, Écrase l'ennemi, sous le Bouclier des Cieux. Sous le manteau d'acier, le Guerrier des Dieux, Sur le Destrier du Firmament, chevauche vers les lieux. Sa main de tonnerre, frappe avec fureur, Dans la danse des nuages, éclats de l'ardeur.

27

« Le vent rugissait comme un loup enragé. Gunnar, le héros aux yeux de faucon, brandit son épée, face à une mer déchaînée. Les vagues, semblables à des géants furieux, dansaient sous le ciel sombre. Les destins tissés par les Nornes s'entrelaçaient, annonçant une tempête imminente, à la fois sur la mer déchaînée et dans le cœur des hommes. » _ Saga de Njall le brûlé

28

« Sous le ciel embrasé, les guerriers rugissaient tels des loups affamés. L'écho des épées résonnait comme un chant de bravoure. Sigurd, flamme guerrière parmi les héros, fauchait les ennemis comme un faucon féroce. Le champ de bataille se métamorphosait en un tourbillon de destin, où la sueur des guerriers nourrissait la terre altière. Les Nornes elles-mêmes tissaient le fil de la gloire et de la chute dans le tumulte des épées et le hurlement des boucliers. » _ Völsunga

29

« Eiríkr le Rouge, explorateur des mers lointaines, entendit parler d'une völva puissante, maîtresse du sejdr. Dans la pénombre de sa tente, elle tissait des charmes mystiques, invoquant les esprits. Son chant, mélodie ensorcelante, emplissait l'air. Les échos des visions se déploient, révélant des destins entrelacés. Eiríkr, fasciné et inquiet, se penche sur les mystères de cette magie ancienne qui guide les marées du futur. » _ Saga d'Erik le rouge

30

« Egill, fils du tonnerre, rugissait tel un loup de guerre. Son regard, acéré comme l'acier, défiait l'ennemi. Sur le champ de bataille, la mer des heaumes étincelait. L'écho des haches martelant les boucliers résonnait comme une symphonie de la fureur des dieux. Egill, poète des runes, façonnait sa destinée dans le tumulte de la bataille, chaque vers gravé dans le sang des braves. » _ Saga d'Egill Skallagrimson